Radar by Reif Larsen

Radar by Reif Larsen

Auteur:Reif Larsen [Larsen, Reif]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


6

Il y avait, par ailleurs, la petite question accessoire de savoir ce qu’il devait faire de l’arme du crime. Son père étant introuvable, devait-il prendre lui-même la décision de faire disparaître le générateur ? Tôt où tard, les services antiterroristes allaient trianguler l’origine de la panne ; s’ils débarquaient chez eux et découvraient la machine, ils seraient tous les trois, son père, sa mère et lui, dans une sacrée panade. Mais ce n’était pas le plus urgent. Avant toute chose, il devait se rendre à Xanadu, en espérant que cela l’aiderait à retrouver la trace de Kermin.

Il n’arrivait pas à imaginer où il avait pu aller. Kermin n’allait jamais nulle part. Cette remise était sa tanière. Chaque fois qu’il s’aventurait un peu trop loin (comprendre : à plus de dix rues), il finissait par se sentir mal et se hâtait de rentrer.

Radar s’approcha du caisson de Faraday et commença à piller son contenu. Il se moquait de savoir ce que son père en aurait pensé : depuis qu’il avait mis le New Jersey sens dessus dessous avec son joujou, il ne lui concédait plus aucune supériorité morale. Il prit les lampes torches, la radio, une des télés de poche, la montre calculatrice et le téléphone portable. Il passa la montre à son poignet et fourra le reste dans un sac à dos. Avec précaution, il décrocha aussi trois oiseaux du plafond. Il essaya de choisir trois spécimens différents, mais, à ses yeux du moins, ils étaient tous semblables.

Qu’est-ce que tu comptais faire avec ces trucs, tata ?

Il se retourna une dernière fois sur le chaos de la remise. Sous ses yeux : l’épicentre du grand black-out du New Jersey. Est-ce qu’on en parlerait un jour dans les livres ? Il secoua la tête. Juste avant de partir, il ressentit le besoin d’emporter la figurine en bois qu’il avait trouvée près du vircator. Il la glissa dans son sac à dos avec le reste, puis referma la porte derrière lui.

Xanadu, Xanadu… Qu’est-ce que c’était que ça, Xanadu ?

Il avait déjà entendu ce nom, mais où ? Dans un film ? Une chanson ? Il maudit son ignorance de la culture populaire. Et le temps qui filait… Il regarda sa montre. 20 : 23. Il estima qu’il ne lui restait déjà plus que quarante-cinq minutes.

La maison était plongée dans l’obscurité. Il alluma une nouvelle bougie et monta l’escalier.

— Maman ? appela-t-il.

Charlene, étendue sur son lit, écoutait un vinyle sur un vieux phonographe posé par terre. Le disque craquait. Les fenêtres étaient grandes ouvertes. Toute une collection de flacons débouchonnés s’entassait sur sa table de chevet.

— Il n’est toujours pas revenu ? dit-elle.

— Non.

— Je me demande où il est parti. En tout cas, on voit que protéger sa famille n’est pas le premier de ses soucis.

— Je suis sûr qu’il a une bonne raison.

Charlene remua sur le lit.

— C’est son morceau préféré, dit-elle.

— Quoi donc ?

— « Una furtiva lagrima », chanté par Caruso. Quand tu étais petit, on te mettait au lit, et puis, quand tu dormais, on sortait le phono et on écoutait ça.



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